Le secteur socio-culturel : moins de budget, moins d'ambition


Depuis le mois de septembre, les annonces gouvernementales à tous niveaux - Fédération Wallonie-Bruxelles, Région Wallonne, Fédéral, et bien sûr l'absence de gouvernement bruxellois - font peser un lourd tribut à de multiples pans de la société belge. Nous vivons désormais dans un état de crise, remettant en cause une série de fonctionnements, tout comme nombre d'acquis sociaux importants pour les jeunes et leurs familles. Prises séparément, des mesures comme la disparition de certains subsides (projets ou de soutien), la révision à la baisse d'aides à l’emploi ou la réduction du retour fiscal pour nos donateurs sonnent comme des économies de nécessité. En revanche, pour les associations comme le CREE qui doivent intégrer toutes ces mesures en même temps, le couperet est bien aiguisé. 

 L’équation est simple : moins de moyens, moins de budget. Moins de budget, moins d’ambition. 

Car oui, dans les secteurs socio-culturels, de la santé ou de l’enseignement par exemple (ainsi que tous les secteurs que certains politiques ont tendance à assimiler des critères non-essentiels ou facultatifs), l’ambition se mesure aussi, outre la passion que nous avons pour notre travail, aux budgets qui nous sont alloués par les pouvoirs publics. Il ne s’agit pas d’une simple délégation de service, il s’agit avant tout d’une relation de confiance dans le fait que l’expertise que nous développons sur le terrain est essentielle pour mailler le tissu social. Et ce tissu social, c’est l’un des garants de l’adhésion d’une population aux décisions politiques. 

Une inquiétude grandissante se manifeste chez une majorité d’opérateurs sociaux devant le manque de méthode utilisée par les gouvernements en exercice. La concertation est extrêmement faible et témoigne au mieux d’un choix de style. Et si nous pouvons éventuellement faire fi du manque de considération pour notre travail de fond, nous nous posons surtout la question de ce qu’il adviendra pour les bénéficiaires. Sans les moyens susnommés, les opérateurs n’auront pas d’autre choix que d’augmenter les prix des activités, de réduire leur personnel, voire les deux.  

Comment répondre aux besoins d’épanouissement des enfants sourds et malentendants en termes d’activités si nous n’avons plus assez de collègues ou de moments dans l’année pour le faire ? 

Comment continuer à défendre les droits des jeunes et la multiplicité de leurs identités (sourds, malentendants, CODA, oralistes, signants, etc.) sans moyens pour les aider à la construire ? 

Comment répondre à l’isolement par le vivre-ensemble s’il n’y a plus de lieux pour l’entretenir ? 

Comment rendre une démocratie vivante avec des jeunes qui se questionnent et s’animent s’ils n’ont pas de guides pour les aider ? 

Toutes ces questions vont au-delà des baisses de moyens, il y a une question de sens. Si les services à la population baissent, c’est in fine les familles et les jeunes qui paieront le prix caché de toutes ces mesures. Avec des conséquences sociales et économiques bien pires. 

 Le vrai coût de l’associatif, c’est celui de ne pas en avoir. 

 

 Nous soutenons la campagne " Associations en danger " initiée par la COJ (Confédération des Organisations de jeunesse) qui alerte sur les coupes budgétaires et réformes annoncées qui fragilisent profondément les associations, leurs emplois et leurs actions quotidiennes.

 

 

 

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